Les besoins de déplacements ne cessent d’augmenter le long du sillon lorrain et les projections montrent que cette tendance va s’accentuer. L’État et les collectivités locales sont mobilisés depuis de nombreuses années pour répondre à cet enjeu crucial de mobilité sur un axe majeur de la région Grand Est.

Une infrastructure essentielle pour le territoire

L’A31, infrastructure de transport la plus utilisée dans le sillon lorrain, connaît des conditions de circulation dégradées du fait de l’importance de la circulation routière. En particulier, entre Richemont et le Luxembourg, elle absorbe un trafic pendulaire très dense, du fait de la hausse du nombre de travailleurs frontaliers. Cela se traduit par des embouteillages le matin dans le sens sud > nord, et le soir dans le sens nord > sud. La circulation globale sur ce secteur a augmenté de plus de 30 % en 20 ans.

L’autoroute A31 a aussi une fonction majeure pour l’échange de marchandises, à une échelle européenne. La part du trafic de transit sur la partie nord de l’A31, tous véhicules confondus, varie entre 15 % et 25 %. 

Une saturation proche, alors que le besoin de déplacement est amené à croître

Actuellement, entre Thionville et le Luxembourg, la circulation dépasse parfois 100 000 véhicules par jour sur certaines sections, tous types de véhicules confondus. Ce niveau de circulation élevé se traduit par une vitesse moyenne de 48 km/h aux heures de pointe contre plus de 90 km/h aux heures creuses, ainsi que des reports des utilisateurs vers d’autres axes du réseau routier secondaire. Ces derniers ne sont pas adaptés pour supporter de tels niveaux de circulation et donc saturés lors des périodes de pointe.

Les perspectives démographiques et économiques montrent que cette situation devrait s’accentuer. Actuellement, la croissance du nombre de travailleurs frontaliers est d’environ 5 % par an : entre 2018 et 2022, on est passé de 95 000 personnes à 110 000 personnes résidant en France et travaillant au Luxembourg. En 2030, le nombre de travailleurs transfrontaliers pourrait atteindre 100 000 dans le nord lorrain. Tous les frontaliers n’utilisent pas la route, mais 75 % des déplacements s’effectuent aujourd’hui en voiture individuelle. L’autoroute A31 absorbera donc nécessairement une part significative des déplacements supplémentaires.

Cet accroissement de la circulation routière fait craindre une nouvelle diminution de la vitesse moyenne, un allongement des temps de trajet et une congestion accrue de l’agglomération de Thionville. Enfin, la pratique pérenne du télétravail, quoique limitée à 34 jours par an pour les personnes résidant en France et travaillant au Luxembourg, s’est développée pour certains métiers. Toutefois, la baisse de la circulation induite par cette évolution est limitée par rapport à la hausse annuelle des déplacements.

Le projet A31 Bis vise à accompagner l’augmentation de la circulation routière, avec une infrastructure adaptée.

Un projet qui s’inscrit dans une politique de déplacements multimodale

Les pouvoirs publics sont pleinement mobilisés pour répondre à l’accroissement futur des besoins de transport dans le sillon lorrain. Une politique ambitieuse de développement des alternatives à la route et à la voiture individuelle est ainsi mise en œuvre : d’importants projets sont menés pour améliorer et augmenter la capacité des transports collectifs et pour développer les frets ferroviaires et fluviaux.

Notamment, pour développer l’offre ferroviaire entre Metz et le Grand-Duché du Luxembourg, les autorités des deux pays planifient les études, actions et aménagements nécessaires en étroite coopération. Les deux gouvernements ont signé à Paris le 20 mars 2018 un accord relatif au renforcement de la coopération en matière de transports transfrontaliers. Cet accord vise à promouvoir le transport par rail dans un objectif de développement durable. Il prévoit le financement paritaire de travaux d’augmentation de l’offre ferroviaire entre Metz et le Luxembourg. L’objectif à l’horizon 2028-2030 est de pouvoir proposer entre 20 000 et 22 000 places dans chaque sens aux heures de pointe au lieu de 9 000 et 11 000 aujourd’hui, soit un doublement de l’offre actuelle.

De plus, le développement d’une offre importante de cars transfrontaliers est intégré au projet A31 Bis. L’ajout d’une voie réservée pour les cars est prévu en plus de l’élargissement sur place sur la section entre Thionville et le Luxembourg. Cet aménagement se fera par élargissement et renforcement de la bande d’arrêt d’urgence.

Néanmoins, ces projets ne suffiront pas. En effet, bien qu’essentiels pour la bonne desserte du territoire, les reports modaux seront insuffisants en eux-mêmes pour absorber les flux de voyageurs et de marchandises au regard des prévisions de trafic et du nombre de frontaliers attendus dans les années à venir. Le projet A31 Bis est donc complémentaire des autres projets.

Les objectifs du projet

  • Améliorer la qualité de vie des habitants en facilitant les déplacements dans le sillon lorrain ;
  • Renforcer la sécurité des usagers et du personnel d’intervention ;
  • Contribuer au développement économique du territoire tout en prenant en compte les impératifs climatiques et environnementaux.