L’A31, maillon essentiel des mobilités dans le Grand-Est
Le sillon lorrain constitue l’artère centrale de la région Grand Est : il structure les dynamiques de territoire et, par conséquent, les mobilités.
La majorité de ces déplacements s’effectuent en voiture et l'A31 représente ainsi un maillon essentiel de la mobilité dans la région. Le nombre important de ses accès (38 échangeurs sur 115km) lui confère, sur une grande partie de son itinéraire, un caractère d’autoroute urbaine. L’A31 joue également un rôle majeur dans les déplacements transfrontaliers avec le Luxembourg. Ces flux sont en constante augmentation depuis plus de 30 ans.
Du fait de sa position, l’A31 accueille une part importante du trafic en direction ou en provenance d’Europe du Nord. Ainsi, 55 % des poids-lourds dénombrés sur l’A31 sont en transit. C’est au nord de Thionville que la part de trafic de transit poids lourds est la plus importante puisqu’elle représente 70 % du trafic. Dans les années à venir, le trafic de poids-lourds devrait encore augmenter.
Les besoins de déplacement dans le sillon lorrain sont importants et en constante augmentation. Ils sont liés au travail, à l’éducation mais également aux loisirs, à la santé et à la culture.
Une politique volontariste de développement des modes de transport alternatifs à la route offre des solutions à une partie de ces déplacements, tout comme la forte interconnexion entre les différents réseaux (routier, ferroviaire, fluvial). Cette multimodalité est une caractéristique fondamentale du sillon lorrain.
Une autoroute à remettre à niveau
L’autoroute A31 a été construite pour l’essentiel entre les années 60 et 70 ; une mise à niveau s’avère nécessaire pour plusieurs aspects. L’A31 présente très peu de rétablissements des continuités écologiques. De plus, le système de collecte des eaux de surface ne répond plus aux exigences en vigueur. Des aménagements sont nécessaires pour répondre à ces enjeux environnementaux.
La plupart des ouvrages d’art ont été construits avant les années 1980 ; leur adaptation voire leur reconstruction est aujourd’hui nécessaire. En attendant, la Direction interdépartementale des routes-est (DIR-EST), exploitant de l’A31, a élaboré un programme d’amélioration des ouvrages pour garantir la sécurité des usagers.
La réduction de l’exposition des agents d’exploitation est également à prendre en compte. Ces agents qui assurent l’entretien et le fonctionnement de l’autoroute sont en effet particulièrement exposés lors de leurs nombreuses interventions. Ils interviennent environ 3 800 fois par an pour des évènements comme des travaux, accidents ou pannes de véhicules.
Les projets complémentaires à l’A31 Bis
Une politique ambitieuse de développement des alternatives à la route et à la voiture individuelle est en cours. Plusieurs projets, pour lesquels la puissance publique est impliquée au quotidien, concernent les infrastructures ferroviaires et la voie d'eau.
Les reports modaux qui seront obtenus grâce à ces projets, bien qu’essentiels pour la bonne desserte du territoire, resteront insuffisants en eux-mêmes pour absorber les flux de voyageurs et de marchandises au regard des prévisions de trafic et du nombre croissant de frontaliers attendus dans les années à venir. La réalisation du projet A31 Bis, notamment dans l’agglomération de Thionville et au nord de l’axe, est donc indispensable.
Le transport de marchandises
Le transport de marchandises, tous modes confondus, devrait augmenter de 12 % à 22 % d'ici à 2030 sur l'axe Metz-Luxembourg. Les acteurs publics investissent beaucoup pour favoriser le report modal de la route vers le train et le transport fluvial.
Le trafic ferroviaire est déjà très développé sur cet axe qui est aujourd'hui le plus dense à l'échelle nationale. Les deux gares de triage d'intérêt national de Woippy et de Bettembourg sont concernées par des projets structurants pour garanti leur niveau de performance. Les aménagements envisagés doivent permettre de doubler la part modal du fret ferroviaire d’ici 2030.
Le transport fluvial est également très développé : les ports de Metz et de Thionville-Illange sont parmi les principaux ports fluviaux principaux. Les acteurs du sillon lorrain prévoient de développer de manière progressive et équilibrée ces ports, en parallèle du développement des plateformes multimodales, pour permettre un report plus important du transport de marchandises vers le mode fluvial.
Le report modal vers le train ou le transport fluvial ne sera cependant pas suffisant pour diminuer la congestion de l'A31 actuelle au regard des prévisions de trafics et des perspectives de croissance des flux de marchandises sur le sillon lorrain.
Le transport de voyageurs
L'offre de transport ferroviaire pour les voyageurs a déjà augmenté en passant de 93 TER quotidiens en moyenne en 2013 à 120 en 2016. Les gouvernements français et luxembourgeois agissent pour développer encore cette offre ferroviaire, au travers d'un accord intergouvernemental de 2018 et d'un protocole d'accord conclu en 2020. Objectif cible à l'horizon 2028-230 : faire circuler 8 TER et 1 TGV par heure et par sens au heures de pointe.
Ainsi, la capacité de transports sera doublée par rapport à l'offre voyageurs actuelle, en passant de 9 000 à 11 000 places par sens aux heures de pointe aujourd'hui à 20 000 à 22 000 places demain. Des aménagements structurants sont en cours ou à l'étude : allongement des quais, renforcement de la capacité électrique de ligne, création de parkins relais...
La part modale du train devrait ainsi être portée à 15 % en 2030, contre 11 % en 2018. Le transport ferroviaire ne pourra cependant pas absorber à lui seul l'accroissement de la demande de déplacement totale. En effet, plus de 100 000 personnes devront être transportées par sens lors des heures de pointe. Ainsi, seul le développement coordonné des modes routiers, fluviaux et ferroviaires permettra de faire face à l’augmentation des besoins de transports.
Les mobilités futures et nouveaux usages
Le recours au covoiturage est déjà visible et en croissance sur le territoire. Le département de la Moselle soutient le développement d'aires de covoiturage et le protocole d’accord franco-luxembourgeois prévoit la création de parkings-relais pour faciliter cette pratique. La Loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019 intègre le covoiturage parmi les leviers d’actions des intercommunalités et des conseils régionaux, qui peuvent soutenir les conducteurs et les usagers, ainsi qu'accompagner les employeurs.
Actuellement, 8 lignes transfrontalières desservent le territoire. Elles proposent une offre de transport pour les zones périphériques des agglomérations et les zones d’emploi du Luxembourg non desservies par le mode ferroviaire. Le projet A31 Bis prévoit l’ajout d’une voie réservée pour les cars en plus de l’élargissement sur place sur la section entre Thionville et le Luxembourg. Cet aménagement sera obtenu par élargissement de la bande d’arrêt d’urgence. Ainsi, le projet A31 Bis s’inscrit pleinement dans une dynamique multimodale en soutenant le développement d’une offre importante de cars transfrontaliers.